Dépistage de la tuberculose (TB) dans les foyers de soins de longue durée et les maisons de retraite Foire aux questions
- Pourquoi les tests cutanés à la tuberculine (TCT) ne sont-ils plus recommandés pour les résidents âgés de 65 ans et plus?
- Qu’est-ce que le test cutané à la tuberculine en deux étapes pour le dépistage de la TB?
- Quelles recommandations sont faites pour les résidents qui sont transférés d’un autre établissement?
- Que se passe-t-il si un nouvel employé ou bénévole a reçu un TCT en deux étapes, mais que plus de quatre semaines se sont écoulées entre la première et la deuxième étape?
- Que se passe-t-il si un employé ou bénévole n’a jamais reçu un TCT en deux étapes, mais qu’un simple TCT a été pratiqué au cours de la dernière année?
- Un résident a passé une radiographie pulmonaire (RP) il y a deux mois, mais affiche maintenant des symptômes qui pourraient être ceux d’une TB pulmonaire active. Devrait-on prendre une nouvelle RP avant de l’admettre dans l’établissement?
- Si un membre du personnel a reçu le vaccin BCG dans le passé, a-t-il quand même besoin d’un TCT?
- Les ressources
Pourquoi les tests cutanés à la tuberculine (TCT) ne sont-ils plus recommandés pour les résidents âgés de 65 ans et plus?
Les TCT de routine dès l’admission ne sont plus recommandés pour les clients âgés de 65 ans et plus. Au fur et à mesure que les gens atteignent le stade de la vieillesse, le TCT peut devenir de moins en moins fiable et difficile à interpréter. Dans cette cohorte, le TCT peut ne pas devenir positif même après une importante exposition à la TB. Aussi, à moins que les résultats d’un TCT en deux étapes soient documentés au dossier, le test après l’exposition peut faire en sorte que l’effet de rebond soit mal interprété comme étant une conversion authentique.
Pire encore, la prophylaxie est souvent impossible chez les personnes âgées dont le TCT devient positif à la suite de l’exposition à la TB, en raison de leur difficulté à tolérer l’hépatotoxicité de l’isoniazide. Pour la personne âgée exposée à une TB infectieuse, le plus important suivi est d’écarter la possibilité d’infection de TB active par une évaluation attentive des symptômes, une radiographie pulmonaire, et lorsque c’est nécessaire, trois échantillons d’expectorations collectés à intervalles d’au moins huit heures.
Il est plus probable que les clients de moins de 65 ans dont le TCT est positif reçoivent une prophylaxie pour traiter la TB. En plus de l’examen des symptômes de TB pulmonaire active et de la radiographie pulmonaire, un TCT en deux étapes est nécessaire pour les personnes de moins de 65 ans, à moins qu’un TCT préalable ait été positif.
La 8e édition des Normes canadiennes pour la lutte antituberculeuse (NCLA 2022) recommande que les résidents des établissements de soins de longue durée se soumettent à ce qui suit :
- Une évaluation de la probabilité d’une tuberculose respiratoire faite avant ou au moment de l’admission dans un établissement de soins de longue durée.
- Un dépistage des symptômes fait pour éliminer la présence d’une TB active, de préférence avant ainsi qu’au moment de l’admission dans un établissement de soins de longue durée.
- Une radiographie pulmonaire de référence, postéro antérieure et de profil advenant qu’un résident soit symptomatique. Celui-ci devrait être référé à une évaluation médicale au besoin.
- Un test cutané à la tuberculine de routine au moment de (ou avant) l’admission et des tests cutanés à la tuberculine périodiques (chaque année par exemple) ne sont pas recommandés pour les résidents.
- Dans le cas d’un résident exposé à la TB respiratoire, un test individualisé administré au besoin dans le cadre du retraçage des contacts.
Qu’est-ce que le test cutané à la tuberculine en deux étapes pour le dépistage de la TB?
Il s’agit de deux TCT habituellement administrés à intervalle d’une à quatre semaines l’un de l’autre. Un TCT en deux étapes, plutôt qu’un simple TCT, n’est généralement nécessaire qu’à l’évaluation initiale d’une personne qui recevra des TCT continus à intervalles réguliers. Par exemple, un TCT en deux étapes est recommandé aux travailleurs de la santé qui débutent leur emploi, pour éviter qu’un TCT nouvellement positif soit mal interprété comme étant un virage lorsque le TCT est répété. Le TCT en deux étapes ne doit être exécuté qu’une seule fois s’il est fait correctement et documenté (Normes canadiennes pour la lutte antituberculeuse, 7e éd., NCLA 2014).
Au fil des décennies, la réaction immunitaire (c.-à-d. un TCT positif) associée à une exposition lointaine à la TB ou au BCG peut être « dormante ». Un simple TCT peut susciter un résultat négatif, mais stimule à nouveau la reconnaissance immunitaire pour qu’un deuxième TCT administré plus tard, suscite une plus forte réaction. La raison d’un TCT en deux étapes est de détecter cet effet de rebond au début de la surveillance par TCT (à l’aide d’un TCT en deux étapes), puisqu’il pourrait plus tard être interprété comme étant un « vrai » virage tuberculinique.
Quelles recommandations sont faites pour les résidents qui sont transférés d’un autre établissement?
Avant le transfert, le résident doit subir une nouvelle évaluation attentive pour dépister les signes et les symptômes de TB active, y compris l’absence d’épanouissement. Une radiographie pulmonaire de référence, postéro antérieure et de profil doit être faite advenant qu’un résident soit symptomatique. Celui-ci devrait être référé à une évaluation médicale au besoin. En présence d’indications d’une TB active potentielle, une nouvelle radiographie pulmonaire, un échantillon d’expectorations et toutes autres mesures nécessaires doivent être pris afin d’écarter la possibilité d’une TB pulmonaire active avant que le résident soit transféré.
Que se passe-t-il si un nouvel employé ou bénévole a reçu un TCT en deux étapes, mais que plus de quatre semaines se sont écoulées entre la première et la deuxième étape?
Selon les Normes canadiennes pour la lutte antituberculeuse, les première et deuxième étapes d’un TCT en deux étapes devraient s’accomplir à un intervalle d’une à quatre semaines. Moins d’une semaine n’accorde pas suffisamment de temps pour que se manifeste le phénomène, et plus de quatre semaines ouvre la possibilité d’un virage tuberculinique se produise si la personne est exposée à une TB infectieuse entretemps. Cependant, le deuxième test peut être accepté jusqu’à une année plus tard s’il n’y a eu aucune exposition à la TB active dans la période qui s’écoule entre les deux.
Que se passe-t-il si un employé ou bénévole n’a jamais reçu un TCT en deux étapes, mais qu’un simple TCT a été pratiqué au cours de la dernière année?
Si le résultat du TCT précédant était positif (≥ 10 mm), d’autres tests cutanés ne devraient pas être administrés. La personne devrait passer un examen physique et une radiographie pulmonaire pour écarter la possibilité d’une infection de TB active.
Si le TCT précédant était négatif, un autre test d’une seule étape peut être fait et compter comme deuxième étape d’un TCT en deux étapes aussi longtemps qu’il se produit dans une période d’un an depuis le moment de la première étape. Il est important d’évaluer la possibilité que l’employé ait été exposé à la TB active depuis le dernier TCT. Si on soupçonne une exposition, le deuxième TCT devrait être fait au moins huit semaines après l’exposition à la TB afin de disposer d’une référence fiable pour les évaluations futures.
Un résident a passé une radiographie pulmonaire (RP) il y a deux mois, mais affiche maintenant des symptômes qui pourraient être ceux d’une TB pulmonaire active. Devrait-on prendre une nouvelle RP avant de l’admettre dans l’établissement?
Oui. Si le résident présente des symptômes suggérant une TB active (c.-à-d. une toux qui durent plus de trois semaines, une perte de poids inexpliquée, la fièvre, des frissons, sueurs nocturnes, fatigue), un rayon-x des poumons courant devrait être prix pour écarter l’infection de TB pulmonaire active. De plus, trois échantillons d’expectorations devraient être collectés à intervalles d’au moins huit heures et soumis pour examen au laboratoire de santé publique (recherche de bacilles acido-alcoolo-résistants et culture). Avant d’admettre le résident, tous les résultats d’analyse des expectorations devraient être négatifs et l’infection de TB pulmonaire active écartée. Si le résident a déjà été admis à l’établissement, communiquez avec le Bureau de santé de l’est de l’Ontario.
Si un membre du personnel a reçu le vaccin BCG dans le passé, a-t-il quand même besoin d’un TCT?
Oui. Le test cutané pour la lutte antituberculeuse est nécessaire pour le personnel qui a reçu le vaccin BCG par le passé. Les personnes vaccinées avec le BCG peuvent recevoir un résultat positif au test cutané de dépistage de la TB si le BCG a été administré après l’enfance. Toutefois, il est aussi possible que le TCT positif soit causé par une infection de TB, surtout si la personne est née ou a voyagé dans un pays où les taux de TB sont élevés. Il ne faut pas oublier que les pays dont le taux de TB est bien supérieur à celui du Canada utilisent aussi régulièrement le BCG. Ainsi, les adultes recevant un test cutané positif qui ont reçu le vaccin BCG doivent quand même être examinés attentivement en cas d’infection de TB latente (ITBL), et recevoir un traitement pour la ITBL si c’est approprié.
Les ressources suivantes peuvent vous aider à interpréter un TCT positif :
- Interprétation avec le TCT/TLIG(IGRA) en ligne à http://www.tstin3d.com/
- Le BCG World Atlas – A Database of Global BCG Practices and Policies, une base de données sur les pratiques et politiques de BCG mondiales se trouve à http://www.bcgatlas.org
Adaptation du document de Simcoe Muskoka District Health Unit